dimanche 30 juillet 2017

Shadowrun : Anarchy - part 1

Opération Kosovar Avogadro

Un soleil brulant se lève sur le brouillard de pollution de Seattle quand je suis contactée pour un contrat. J'ai un rendez-vous fixé au bar Matchtix à 23h30 avec un certain Igo. Il s'agit bien sûr d'une mission urgente et illégale, comme d'habitude quoi. Les précautions d'usages prises, je me retrouve en compagnie d'Igo - nain de son état - et de trois autres runner : Bit-Bucket, Tonny Q et Knox.
Igo boss nous fait le topo. Il s'agit de voler une copie du testament audio d'un vieux chanteur du 20ème siècle, Kurt Cobain, à son propriétaire le DJ C. Unity, un pape de l'Orksploitation. Problème, l'adresse de son studio est inconnue et la seule piste pour le trouver est un de ses ingés-son, Kurt Londry.
Salaire 12 000 New Yen.
Précision : on peut faire autant de copie qu'on veut, y compris pour nous même, mais dans tous les cas, il ne faut rien lâcher avant 1 mois au risque de représailles du Johnson.

Muni du nom et de la photo du technicien - un ork black couvert de dorure - nous nous rendons à son appart mais sans résultat. Connaissant son passé de taulard, Bit-Bucket - se présentant lui-même comme le plus grand hacker ork de tous les temps - pirate le serveur local de la Lone Star, accède à ses données et à son GPS assurant sa liberté surveillée. Il ressort effaçant ses traces et sans qu'aucune contre-mesure ne soit activée. Pendant ce temps, en enquêtant sur le terrain auprès de traines-savates du quartier, j'apprends qu'il travaille de nuit et qu'il possède une Merco orange.
Nous nous rendons au lieu indiqué par son GPS au moment où il en part. Il s'agit d'une Université désaffectée. A l'entrée principale, 2 gardes, une plaque : Studio Lavorka.
Je repère la back door surveillée par deux autres porte-flingues et des caméras. Bit-Bucker se logue à la surveillance, met certaines caméras en boucle, nous ouvre les portes. On s'occupe physiquement des gardes et le meilleur hacker ork de tous les temps bloque à la volée un signal d'alerte lancé par un des deux agents de sécurité.
On planque les corps. On prend l'ascenseur pour le premier étage qui s'avère désert. Une occasion de faire une pause-strat avec les collègues. Notre hacker en profite pour nous rejoindre afin de faciliter son piratage. Il nous fournit ainsi les plans du bâtiment, repère le studio de C. Unity au deuxième sous-sol et une émeute qui commence à se former à la porte d'entrée.
Nous descendons donc au -2 et Tonny Q invoque un démon à l'allure peu amène, tout en dents et cornes. Nous avons tôt fait de traumatiser les quelques techniciens présent et Knox étale inconscient le DJ, pas coopératif pour deux sous. Bit-Bucket est obligé de nous rejoindre pour faire la copie, la console de C. Unity étant hors réseau. Et alors que la situation à la porte d'entrée dégénère sous la pression des fans et sans les renforts demandés par les deux garde-chourmes - Bit Bucket ayant détourné les appels à l'aide, il nous envoie une copie du testament à chacun. Puis nous informe que C. U. a eu le temps d'envoyer un appel de détresse à la Lone Star la plus proche. Il efface toutes nos traces et on lève le camp.
On se retrouve le lendemain à 11h sur un parking de North Gate pour la conclusion du contrat et empocher le salaire.

Cependant il nous semble que cette histoire ne restera pas sans suite...

samedi 1 juillet 2017

La tyrannie des dragons - part 6

La fée fagot.


Escortés par Rustik et Somère, les deux elfes des bois, nous rencontrons Gallin, le chef du village. Après un rapide entretien, il est évident qu'il nous cache quelque chose. Sur ces réflexions, nous allons questionner d'autres villageois présents lors de l'attaque des gobelins et du dragons. Certains des comptes-rendus font état d'un pilote conduisant le ver géant et, chose étrange, alors que Gallin se tenait très proche de la bête pendant qu'elle se nourrissait de sa femme, le pauvre elfe n'avait rien remarqué sur son dos. Nos soupçons s'étoffent et Brak propose d'aller revoir Gallin afin de le questionner selon de vieilles recettes de sa grand-mère. Quand nous arrivons à sa cabane dans les arbres, le gredin n'y est plus et nos fidèles gardes nous indiquent qu'il s'est dirigé vers la forêt. Nous suivons sa piste et tombons, finalement,  sur une petite clairière artificielle, aménagée à la hâte à base d'arbres couchés, de plantes écrasées ou fauchées et de troncs abattus. Gallin y fait les cent pas et nous l'observons, cachés à l'orée. Il semble attendre quelque chose qui n'arrive pas tel le passager anxieux sur le quai d'une gare. Au bout d'une heure, il prend le chemin du retour et nous l'interceptons. Rapidement il déballe son histoire.

Accablé par la mort de sa femme et terrorisé par la proximité de la gueule du dragon, il a passé un pacte avec son dragonnier, un sectataire habillé de pourpre et portant un masque de dragon vert ! Contre des informations sur les villes et villages de la Forêt Brumeuse, sa vie et celle de son bourg seraient sauves. Il le contacte tous les deux jours mais ce soir rien. A chaque fois, le dragonnier et sa monture ruissellent d'eau et puis il s'envole vers l'Est. Or des chutes d'eau se trouvent dans cette direction. Nous ne fustigeons pas le bourgmestre et élaborons un plan en sa compagnie. Subodorant que le porteur de masque a rassemblé toutes les informations dont il a besoin et qu'il ne reviendra plus, nous nous résolvons à prendre le chemin de la Trouée de la Lune pour le débusquer dans son antre. Mais avant cela, je produis deux lettres, une pour le Conseil des Seigneurs et une pour le dirigeant de la Forêt Brumeuse, leur narrant nos découvertes et notre décision, en omettant la trahison de Gallin pour lequel nous reconnaissons un moment de faiblesse et un repentir sincère. Nous lui demandons de faire parvenir le plus rapidement possible ces missives à leur destinataire et, s'il venait à croiser à nouveau le sectataire, d'agir comme à son habitude pour ne pas éveiller de soupçons.

Nous partons immédiatement pour les cascades et chemin faisant nous entendons un craquement, suivi d'un cri. Coromir accourt pour trouver une vieille, la jambe coincée sous une branche, faisant un angle inélégant. Aussitôt il sort sa hache et attaque vivement le billot, rythmé par les hurlements de douleur de la drôlesse.

Arrivant sur ses entre-faits, nous calmons l'enthousiasme bucheron de notre camarade et soulevons à quatre la branche traîtresse. Conscient de la déception forestière de notre ami, je lui lance :

- Ben, sers toi de ta hachette pour lui faire une attelle pour sa jambe...

- Et mais j'en ai besoin de ma hache moi ! me rétorque-t-il dans l'incompréhension la plus totale.

Partiellement désespéré (mais pas plus que d'habitude) nous nous retournons vers la mamie qui trône toute droite sur le gazon, la jambe réparée et entourée de quatre hommes-arbre démesurés. Elle nous remercie de notre compassion et nous reconnaissons en elle un esprit des bois. Elle fait alors apparaitre des fleurs dans ses cheveux et se met à les tresser en collier à une vitesse toute magique, tout en devisant sur la dureté de la vie, le bienfait apporté par les plantes et le manque de considération générale des êtres dits intelligents. Après quoi elle nous en offre un à chacun, nous expliquant que le pouvoir des fleurs nous protègera dans notre quête et qu'il faut laisser entrer le soleil après quoi elle se casse, sous la forme d'un hibou, avec ses amis d'écorce.

Comme nous nous rapprochons des chutes, nous constatons que des gouttes d'humidité restent en suspension entre les arbres. En fait des fils rejoignent divers points de la futaie ou plus précisément à mesure que nous avançons, il y a de putains de toiles d'araignée qui nous barrent la route à perte de vue. Pas moyen de contourner alors tant pis, nous traverserons. Et bien sûr au premier fil touché, voilà les propriétaires qui débarquent. Trois araignées gigantesques accompagnés de deux créatures faisant penser à des poux humanoïdes. Nous combattons pour nos vies mais rapidement je suis mordus, empoisonnés, et emballée dans de la soie de qualité.


Cependant mes compagnons finissent pas vaincre les répugnantes créatures. Délivrée, affaiblie par le venin, je reprends à la suite de mes camarades le chemin de la Trouée de la Lune alors que le mugissement des chutes d'eau s'amplifie à chacun de nos pas.

Jessica Sans-souci - Journal de bord n°263